Les écarts entre inflation dans la zone euro et aux États-Unis ont entraîné ces derniers mois une appréciation nominale du franc, que la BNS a tolérée afin de contrer l'inflation importée. Il subsiste un risque de pression persistante sur les prix de tous les biens et services malgré le fait que la BNS s'attende toujours à une évolution de l'inflation inférieure à son objectif de 2% à long terme.
Suisse
Pour garantir sa crédibilité, la BNS doit signaler à temps qu’elle est prête à adapter sa politique monétaire si ce risque devait effectivement se confirmer. Ce risque est en effet extrêmement présent sur les marchés des taux d’intérêt. Alors que le taux d’intérêt à court terme SARON est indirectement contrôlé par la BNS et reste proche du taux directeur, on observe une tendance claire à la hausse des taux d’intérêt à plus long terme, qui est en principe déterminée par les acteurs du marché. Depuis le début de l’année, les rendements des obligations de la Confédération à 10 ans, en principe négatifs depuis 2015, ont ainsi augmenté très rapidement, tandis que la courbe des taux sur le marché des swaps prend également une pente plus prononcée, avec une évolution à la hausse pour les échéances longues. Les taux d’intérêt hypothécaires ont également augmenté. Ces évolutions indiquent que le marché envisage qu’une part importante de l’inflation actuelle soit durable et qu’il s’attend à de futurs ajustements des taux d’intérêt.
Lors d’une réunion se tenant le 19 avril à Washington, le président de la BNS Thomas Jordan a notamment déclaré que la BNS reconnaissait ce risque et préférait gérer l’inflation en intervenant sur les taux d’intérêt. Par ailleurs, elle n’attendrait pas une autre banque centrale pour prendre ses décisions de politique monétaire. La prochaine évaluation de la situation économique et monétaire par la BNS est prévue pour le mois de juin.
Donnees prévisionnelles
Nos anticipations
La hausse de l’inflation et l’anticipation d’éventuelles futures hausses des taux d’intérêt se reflètent sur l’extrémité la plus longue des courbes de taux. En dépit d’une forte augmentation des taux swap, des taux hypothécaires et des rendements des obligations de la Confédération depuis le début de l’année, nous attribuons une partie de la hausse récente à une réaction excessive du marché aux ajustements des taux d’intérêt effectués et anticipés par d’autres autorités monétaires et à une inflation plus élevée. Dans la mesure où la pression sur les prix n’augmentera pas de manière inattendue dans les mois à venir, nous anticipons à court terme un ralentissement sur les marchés des taux d’intérêt. La BNS doit néanmoins indiquer à temps qu’elle est prête à adapter sa politique monétaire et évaluer les éventuelles variations de taux d’intérêt au plus tard après une hausse de la BCE.
Étranger
Avec une première hausse des taux de 25 points de base à la mi-mars, la FED a engagé une politique monétaire plus restrictive et a indiqué d’autres mesures pour les réunions suivantes. Dans le contexte de la hausse de l’inflation, qui se situait à 8,50% en mars par rapport au même mois de l’année précédente, Jerome Powell a réaffirmé la détermination de la banque centrale à la réduire et a admis la possibilité d’une augmentation agressive de 50 points de base pour la prochaine réunion en mai. D’autres présidents de district de la FED ont également évoqué la possibilité de mesures plus énergiques, qui pourraient se concrétiser par des hausses atteignant 75 points de base, ce que la FED n’avait plus fait depuis 1994.
Bien que la FED prenne ainsi le risque d’une éventuelle récession, le marché souhaite un retour encore plus agressif au taux d’intérêt naturel. Le mois dernier encore, les prévisions médianes du Comité de l’open market de la FED (FOMC) prévoyaient plusieurs hausses des taux d’intérêt de 25 points de base chacune d’ici la fin de l’année, tandis que le marché des contrats à terme indiquait une hausse de 50 points de base pour chacun des mois de mai et juin. Suite aux déclarations de Jerome Powell, le marché des contrats à terme anticipe désormais une hausse de 50, 75 et 50 points de base respectivement pour les réunions de mai, juin et juillet. Si les représentants de la FED s’accordent avec les attentes du marché, ils devront indiquer lors de leur prochaine réunion que la hausse de 50 points de base, fortement anticipée, ne sera pas l’exception.
En raison de la hausse de l’inflation, de la faiblesse de l’euro et des conséquences de la crise énergétique, les décideurs de la BCE s’efforcent désormais de mettre un terme à leur programme d’achat d’obligations le plus tôt possible. D’après les déclarations de la présidente de la BCE, Christine Lagarde, une fin pourrait être attendue dès le mois de juillet, laissant ainsi entrevoir une première hausse des taux en été.
Donnees prévisionnelles
Nos anticipations
La FED n’a pas d’autre choix que d’ajuster les taux d’intérêt nettement à la hausse. Nous considérons donc qu’une augmentation de 50 points de base sera appliquée lors de la prochaine réunion. Un relèvement aussi inhabituel du taux directeur – même s’il est pris en compte par le marché depuis la dernière réunion de mars – signale que la FED donne la priorité à la stabilité des prix et que l’urgence de la garantir prime sur les risques d’une éventuelle récession. Si la FED juge nécessaire de procéder à de nouveaux ajustements des taux d’intérêt du même ordre de grandeur, voire de 75 points de base, pour les prochaines réunions, la prochaine réunion serait un moment propice pour poser les jalons afin d’éviter les surprises. La BCE a ouvert la possibilité de procéder à des hausses de taux d’intérêt à partir de l’été. Nous estimons qu’une première hausse des taux d’intérêt en juillet est probable.
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